Réintroduire la biodiversité, c’est déjà de la viticulture durable

L’impact environnemental de la viticulture est un sujet de préoccupation grandissant pour la Maison Mumm, d’où la double certification de son vignoble.

La première : HVE pour « Haute Valeur Environnementale » est une certification nationale tandis que la seconde : VDC pour « Viticulture Durable en Champagne » est comme son nom l’indique, exclusive à l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) donc à la Champagne. Précisons que la seconde est plus contraignante car elle comporte des exigences propres à la région.

L’initiative de la Maison sur l’utilisation des herbicides devance celle arrêtée par les co-présidents de l’interprofession champenoise. Elle s’inscrit dans les deux objectifs délimités par l’interprofession, ceux-ci se résument en deux chiffres : 0 et 100.

Zéro pour zéro herbicide en 2025 et cent pour 100% des exploitations certifiées HVE et VDC en 2030. De fait, la Maison Mumm s’était fixé d’anticiper l’objectif de certification.

La viticulture durable impose de trouver des alternatives aux pesticides et de privilégier le travail du sol. Citons par exemple le cas de l’herbe qui pousse au pied des ceps. Il est courant de lutter contre la pousse de l’herbe pour la simple et bonne raison qu’elle détourne une partie de l’eau destinée à la vigne. Jusqu’à 2019, il était d’usage pour les vignerons de la Maison de recourir aux herbicides pour lutter contre la pousse de l’herbe.

Depuis la certification en HVE et l’abandon des herbicides, l’entretien des sols est devenu exclusivement mécanique.

Pour les besoins du désherbage mécanique, la Maison est entrée au capital d’une startup qui développe un robot désherbeur autonome, d’ores et déjà utilisé par les vignerons. Lors du désherbage, les vignerons prennent soin de préserver une bande d’herbe sous la vigne, de façon à recréer de la biodiversité dans les sols.

Toujours dans l’optique d’agir en conformité avec la certification VDC, la Maison Mumm a pris l’initiative de privilégier la construction de murs en pierres sèches et la plantation de haies à raison de 1 km par an. Cette mesure favorise la réintroduction de la biodiversité car offrant un habitat naturel, nécessaire au retour de la faune endémique dont certains insectes typiques de la région. Cette réintroduction passe aussi par le fait de planter des arbres à proximité des vignes.

La viticulture durable englobe aussi et surtout le travail de la vigne, des experts se rendent d’ailleurs régulièrement sur place et conseillent les vignerons sur son entretien. Leurs conseils ne se limitent pas à la vigne mais concernent aussi la végétation environnante : de la tonte de l’herbe à l’élagage des arbres.

Enfin, la problématique de la gestion des ressources en eau est également adressée par la Maison : désormais seule de l’eau de pluie collectée naturellement est utilisée pour la préparation des traitements de la vigne.

Stéphane Varet, le Directeur Approvisionnements et Vignoble de la Maison résume les initiatives entreprises par la Maison en ces mots : « il ne s’agit pas de s’occuper exclusivement de la vigne mais aussi du terroir.»