Les caves de la Maison Mumm n’ont pas toujours fait 25 km. Celles qui font aujourd’hui partie des plus grandes de la Champagne – et permettent de franchir deux pâtés de maison sans voir le jour – doivent beaucoup à Guillaume de Bary.
L’ancien fondateur de G.H. Mumm & Cie (1840-1874) a d’abord loué un premier espace correspondant aux anciennes caves, avant de le racheter pour l’agrandir. Pourquoi cet emplacement en particulier ? Parce que la craie y est facile à creuser et permet une expansion rapide. Elle répondait donc à un besoin d’agrandissement tout en satisfaisant des exigences de qualité.
Les « Champs Élysées », l’une des galeries les plus emblématiques de ces caves voit d’ailleurs le jour à cette époque. Là où se succédaient des caves exiguës et mal organisées, Guillaume de Bary innove et en crée de nouvelles en « arêtes de poisson ». Leur particularité ? Elles se composent d’une « colonne vertébrale » soit une galerie principale, d’où partent des galeries latérales.
Les caves deviennent alors rectilignes, ce qui facilite grandement la gestion du champagne, plus aucune bouteille n’est oubliée dans un recoin sombre.
Alexandre, le fils de Guillaume de Bary lui succède et fait détruire les bâtiments situés au-dessus des caves pour les reconstruire mais cette fois-ci dans l’axe des caves recreusées. Ingénieux, il utilise les pierres extraites des caves pour construire les pavements de ces nouveaux bâtiments.
Dans un second temps, il adopte une nouvelle stratégie et rachète progressivement les caves de certaines Maisons à proximité. En 1914, ces rachats permettent d’atteindre la superficie actuelle de 25 km de caves et hissent la Maison Mumm à la place convoitée des trois premières Maisons champenoises. Ces caves permettent à la Maison d’expédier aujourd’hui trois millions de bouteilles par an dans le monde entier.